Paris 55/65 - dessins / 2013
Les années 1955 à 1965 sont celles des innovations brutales, entre celles de la reconstruction d’urgence et celles du délire moderniste. C’est une période de mutation, une phase critique : il faut laisser les anciennes manières pour adopter les méthodes modernes. Les enfants de Perret et Prouvé poursuivent l’avènement du béton et du préfabriqué. Les nouveaux mastodontes naissent (la Maison de la radio, la préfecture de Paris) et cherchent leur modèle. Certains trouvent dans les nouvelles techniques constructives matières à invention, par exemple, les ateliers de Roger Anger, Mario Heymann et Pierre Puccinelli déclinent une nouvelle génération de façades graphiques. C’est la guerre d’Algérie. L’ère d’une quatrième République qui s’égare et disparaît. Si l’on gommait les constructions du XIXème siècle, il ne resterait de Paris que des constructions éparses et disparates, un tissu clairsemé d’objets architecturaux insolites, un musée incongru d’âges inconciliables, médiévaux et modernes, avec parmi eux, peut-être les moins identifiables, ceux de cette étrange période qui enjambe 1960. Simon Boudvin
Voir en ligne : Exposition Paris 55/65